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Guy XVII de Laval, ou encore
Claude de Montfort-Laval, (
14 février 1522 -
25 mai 1547, Saint-Germain-en-Laye), comte de
Laval, et de
Montfort, baron de
Quintin.
Famille
Histoire
Succession
Il succéda à son père dans le comté de Laval, la vicomté de Rennes, la baronnie de Vitré, et d'autres terres sous la conduite de Jean de Laval, seigneur de Châteaubriant, et d'Anne de Montmorency, grand-maître et maréchal de France, et depuis connétable, que le roi François Ier lui donna pour curateurs. A la succession se son père, Guy XVII n'avait que 9 ans.
Liens avec la maison de Lautrec
Il fut élevé dans la maison du premier, dont l'épouse, Françoise de Foix , avait déjà auprès d'elle Claude de Foix, sa nièce, fille d'Odet de Foix, vicomte de Lautrec, mort devant
Naples, le
15 août 1628. Claude et Guy étaient à peu près de même âge. La dame de Châteaubriant proposa le mariage de ses deux pupilles au roi et aux parents respectifs, et le fit agréer.
Les noces, en conséquence, furent célébrées le 23 octobre 1535. Son entrée à Laval, à l'occasion de son mariage avec Claude de Foix, fut marquée par des festivités auxquelles ne manquèrent point de participer violons, fifres et flûtes qui jouaient des airs et des chansons bien harmonieusement.
Opulence
Après la mort de Henri de Foix, frère unique de Claude, décédé, en
1540, sans enfants, cette alliance fit entrer dans la
maison de Laval tous les biens de celle de Lautrec, savoir : le comté de Rethel, les baronnies de Donzi, de Rosoi, de Saint-Verain, d'Arval, de Montrond, de Chateau-Meillan , d'Epineuil, de Lesparre , de Coulomtniers en Brie, de Beaufort en Champagne , et d'autres grandes seigneuries en Périgord, en Béarn et en Guyenne. Cette immense succession, qui rendait la maison de Laval l'une des plus opulentes du royaume. En
1540, il a déjà pris une place d'importance à la cour de François Ier de France. En effet, l'ambassadeur anglais alla jusqu'a le décrire comme
son of the greatist inheritors in all France.
Chevalier
Pour
l'Art de vérifier les dates, Guy XVII, formé aux exercices militaires par Anne de Montmorency, son oncle, le suivit dans toutes ses expéditions. Après la paix, il alla trouver en grand cortège l'empereur
Charles-Quint, à Bruxelles , pour solliciter la reslitution des terres d'outre-Meuse , qui appartenaient à sa femme. Ces places étaient
Mézières,
Charleville et le Mont-Olympe. Quoique muni d'une lettre du dauphin qui appuyait sa demande, il ne put rien obtenir. C'est à quoi il devait s'attendre : les princes ne se dessaisissent guère de ce qu'ils ont pris, que lorsque la force les y contraint. On rapporte que, pendant le séjour qu'il fit à
Bruxelles, un marchand flamand vint offrir à l'empereur une riche tapisserie qui représentait, en plusieurs pièces, l'histoire de David. Charles-Quint n'ayant pas voulu donner soixante mille livres qu'on en demandait, le comte de Laval l'acheta le lendemain, et la fit porter à son logis. On la voyait long-temps après, dit-on, au château de Nantes, chez le duc de Mercoeur.
Ce fut en 1542, qu'il fut armé chevalier par le roi François Ier, qui lui conféra en même temps le collier de l'ordre de Saint-Michel. La cérémonie se fit avec une pompe, dont il manda le détail à sa femme, ajoutant dans sa lettre, qu'elle pouvait désormais se qualifier madame. C'est qu'anciennement cette qualité n'appartenait qu'aux femmes de chevaliers : les autres, quelque nobles qu'elles fussent, n'étaient qualifiées que demoiselles. Cependant on voit des actes et des états de la maison de Laval, postérieurs à la chevalerie de Guy XVII, où Claude, sa femme, est encore appelée mademoiselle.
La Bretagne
Ambroise Paré, au service de M. de Rohan et en compagnie du comte Guy XVII de Laval, se rend en
Bretagne en
1543 pour empêcher le débarquement de troupes anglaises. Paré eut le loisir d'entendre de la musique et de voir les danses du pays. Voici ce qu'il nous en dit :
Monsieur d'Estampes, pour donner passetemps & plaisir à mesdits seigneurs de Rohan & de Laval, & aux autres gentilhommes, faisoit venir aux festes grande quantité de filles villageoises pour chanter des chansons en bas Breton, où leur harmonie estoit de coaxer comme grenouilles, lorsqu'elles sont en amour. D'avantage leur faisait dancer le triory de Bretagne, & n'estoit sans bien remuer les pieds & fesses. Il les faisait moult bon ouyr & voir.La mort
Antoine de Mornable devient vers
1546, maître de chapelle du comte Guy XVII de Laval. Après la mort à vingt-six ans de Guy XVII le
25 mai 1547, le comté de Laval passe à sa nièce Renée de Rieux. Sa soeur Charlotte de Laval épouse en
1547, l'Amiral de Coligny, dans la chapelle du château de Montmuran en
Ille-et-Vilaine.
Ce fut une pleurésie qui emporta ce jeune seigneur à l'âge de vingt-six ans,, malgré le bruit qui courut alors qu'il avait été tué d'un coup de dague par le roi Henri II, dans une querelle qu'ils eurent ensemble , disait-on , en jouant à la paume. Son corps, après avoir reposé quelque temps dans l'église Saint-André-des-Arcs de Paris, fut conduit aux Dominicains de Laval, où il resta jusqu'au 18 août 1551. Ses héritiers s'étant alors tous rassemblés à Laval, le firent transporter dans la Collégiale Saint-Tugal de Laval, où il fut inhumé dans le choeur avec beaucoup de solennité.
La magnificence avec laquelle ce comte vivait fut telle, que ses revenus, tout grands qu'ils étaient, ne purent y suffire. Il laissa, en mourant, des dettes considérables, dont l'acquittement absorba le prix de ses meubles et joyaux qui furent vendus après sa mort. Claude, sa veuve, étant retournée en Guyenne, fut recherchée par Charles de Luxembourg, vicomte de Martigues, qui obtint sa main. On prétend, dit Dom Vaissète, que Claude de Foix mourut en couches en 1553; mais il est certain qu'elle était déjà morte le 23 février 1549 (n. st.).
Portrait
Il existe un portrait peint de Guy XVII de Laval par
François Clouet. Il est dans cette peinture à l'huile :
habile en velours noir avec ce qui ressemble à une chaîne en or, il est peint selon la mode de l'époque, le visage grave et un arrière plan sombre. Suivant Jacques Le Blanc de la Vignolle, ce que est appelé le
petit château (
Château de Laval) fut achevé par Guy XVII de Laval et Claude de Foix, sa femme, dont les armes se voyaient, dit ce même auteur, sur les écussons qui décorent la façade
Bibliographie
- Malcolm Walsby The Counts of Laval: Culture, Patronage and Religion in Fifteenth and Sixteenth-Century France (Ashgate, Aldershot, 2007)
Voir aussi
Notes et références